Quand nous avons décidé de concevoir un escape game ambulant, permettant de rassembler des collègues autour du sujet de l’écologie, il était évident que nous devions être cohérents. Hors de question de proposer un jeu prêchant de bonnes pratiques écolo sans proposer un produit éco-conçu.

Mais il ne s’agissait pas pour autant de proposer une expérience au rabais : nous voulions prouver qu’il est possible de concevoir un jeu qui en jette un max, tout en respectant au mieux notre environnement.

C’est pour ça que nous avons vite écarté la piste de réutiliser des sacs à dos de récup’ : on aurait dû s’adapter aux sacs, et incidemment faire des compromis sur notre jeu : pas le même nombre de poches sur tous les sacs, des systèmes de verrouillage peu efficaces, des tissus salis, déchirés, abîmés… Bref, ce n’était pas la bonne solution.

Nous avons contacté une marque de sacs écologiques, pour demander s’ils pourraient nous faire du sur mesure, mais elle nous a en fait aidé à dénicher la perle rare : Merry (son instagram), une couturière indépendante, pleine de ressources et d’idées ingénieuses, toujours accompagnée d’une solution technique à nos problèmes.

Elle a créé les sacs en bâches de récup’, a fait le tour des recycleries pour trouver du scratch, des rubans, des sangles à upcycler… Elle a aussi été à l’écoute sur nos problématiques de game design et a imaginé un système de poches évitant la triche.

Elle nous a surtout proposé de tout concevoir de manière à permettre le plus d’évolutions possibles : des pochettes amovibles, des cadenas indépendants et non cousus au sac, des énigmes scratchables pour pouvoir les remplacer au besoin…

Notre sac à dos dans son habitat naturel

En ce qui concerne les accessoires présents à l’intérieur du sac, nous avons dû également nous creuser la tête pour trouver des alternatives. Notre plus gros défi était de se passer à 100% d’Amazon[1]. Ce fut d’autant plus difficile que nous avions décidé de n’utiliser que des cadenas originaux. On pouvait donc oublier le magasin de bricolage du coin.


Pour un des cadenas, nous avons pu nous adresser directement au fournisseur anglais. Mais pour un autre, nous avons été contraints de nous rabattre sur cdiscount, car le seul fabricant était en Chine et ne vendait pas au détail hors marketplaces. Pour un dernier, après moult délibérations, nous avons fini par nous adresser à un lyonnais muni d’une imprimante 3D. Le choix du plastique nous enchantait peu, mais c’était mieux que de passer par Amazon ou AliExpress pour des gadgets en métal bon marché et peu durable. Avec un peu de chance, le PLA[2] finira par être recyclé et nous pourrons leur garantir une seconde vie.

En ce qui concernait d’autres accessoires, nous avons pu les faire fabriquer à la pièce pour éviter le gaspillage. Impossible d’éviter complètement le plastique, qui nous garantissait le meilleur rapport durabilité-prix. Nous avons également, après réflexion, décidé de plastifier les supports, pour garantir leur réemployabilité et un meilleur rendu pour les joueurs.


En conclusion : peut-on aujourd’hui créer un produit totalement écologique ? Malheureusement, non. Cependant, il existe des solutions plus défendables que d’autres : il faut du temps, de la patience et de la volonté pour les dénicher ou les défendre jusqu’au bout dans un monde où il est plus rapide et moins cher de faire autrement.

Merci à notre couturière Merry et à notre partenaire Chouette Impact d’avoir permis à ce projet ambitieux d’exister. Nous en sommes super fiers aujourd’hui, et avons hâte de vous le faire découvrir.

Pour jouer à Mission Sac à Dos et ouvrir la discussion de l’écologie au sein de vos entreprises, c’est par ici !


[1] Voici un article expliquant les impacts écologiques d’Amazon, outre les conditions de travail parfois peu éthiques de l’entreprise. https://reporterre.net/Amazon-grandit-l-environnement-patit

[2] Sur le PLA : https://www.3dnatives.com/pla-biodegradable-3d-23072019/#!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *